Nouvelles sanctions en vue contre le régime de Téhéran. Le Conseil de sécurité de l'ONU s'apprêtait à adopter samedi une résolution intensifiant les mesures de rétorsion de la communauté internationale envers l'Iran en raison de son refus de suspendre son programme nucléaire d'enrichissement d'uranium.
Après d'intenses tractations de dernière minute, les Six (Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Allemagne, Russie et Chine) espéraient avoir convaincu les membres non permanents du Conseil de sécurité de mettre leurs objections de côté et d'approuver à l'unanimité la nouvelle résolution, a fait savoir l'ambassadeur de la France auprès de l'ONU, Jean-Marc de La Sablière.
"Nous serons de nouveau unis sur cette importante résolution", a-t-il déclaré à la presse à l'issue d'une réunion à huis clos du Conseil vendredi. "Nous espérons que l'Iran réfléchira à cette résolution et fera le bon choix".
Les Six ont bien conscience qu'une absence de consensus parmi les 15 membres du Conseil lors du vote de samedi affaiblirait la portée du message de fermeté qu'ils entendent adresser à Téhéran. Après le vote unanime en décembre dernier de la résolution imposant une première série de sanctions limitées contre l'Iran, Téhéran avait répondu en amplifiant encore son programme nucléaire.
Le nouveau texte prévoit une interdiction pour l'Iran d'exporter des armes ainsi qu'un gel des avoirs de 28 personnes et organisations supplémentaires impliquées dans le programme nucléaire et de missiles du pays, dont environ un tiers liées aux Gardiens de la révolution, corps militaire d'élite.
Les mesures préconisent aussi des restrictions sur les déplacements à l'étranger d'individus soumis à des sanctions, sur les ventes d'armes à l'Iran et sur de nouvelles aides financières ou des prêts au gouvernement iranien.
Alejandro Wolff, l'ambassadeur américain par intérim à l'ONU, a qualifié les sanctions prévues de "mesures sérieuses qui soulignent la sévérité avec laquelle le Conseil considère le non-respect de ses résolutions". Selon lui, si l'Iran persiste à défier les exigences du Conseil de sécurité, "nous continuerons à ajouter des mesures et à accroître la pression".
Initialement, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad devait se rendre lui-même à New York pour défendre la position de son pays devant le Conseil de sécurité des Nations unies. Finalement, le déplacement présidentiel a été annulé vendredi, officiellement en raison de "l'obstruction de l'Amérique dans la délivrance de visas", une accusation démentie par le Département d'Etat américain. Le président de la République islamique devait se faire représenter par son ministre des Affaires étrangères Manouchehr Mottaki. AP
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