Le bilan du carnage lundi dans une école amish de Pennsylvanie (est) s'est alourdi à cinq fillettes tuées par un assassin qui aurait commis des abus sexuels sur des enfants alors qu'il avait 12 ans.
Selon la police, Charles Roberts, qui s'est suicidé, a abattu cinq fillettes âgées de 7 à 13 ans et en a blessé cinq autres, âgées de 6 à 13 ans.
Lors d'un appel téléphonique à sa femme, alors qu'il détenait en otages les enfants dans l'école de Nickel Mines, le tueur a indiqué qu'il avait agressé sexuellement des enfants il y a 20 ans et précisé dans une lettre qu'il rêvait de recommencer, a déclaré mardi un porte-parole de la police, Jeffrey Miller.
"Il a dit: +je ne reviens pas à la maison+ et ajouté qu'il avait +abusé sexuellement d'enfants faisant partie de sa famille, qui avaient 3 et 4 ans, il y a vingt ans+", a déclaré le policier.
Le tueur était également traumatisé par la perte il y a 9 ans d'un enfant né prématurément. "Il en voulait à Dieu et se haïssait", a indiqué le porte-parole lors d'une conférence de presse.
"Il est possible qu'il ait voulu abuser de ses victimes avant de les exécuter", a aussi dit Jeffrey Miller, précisant que le tueur avait avec lui des objets pouvant servir à une agression sexuelle.
Le policier a indiqué n'avoir aucun élément permettant de préciser le type d'agressions sexuelles, attouchements ou autres, que le meurtrier aurait commis il y a 20 ans.
Charles Roberts était jusque-là connu comme un père de famille tranquille, qui avait passé un week-end normal, selon la police. Les membres de sa famille étaient dans l'ignorance des agressions sexuelles évoquées lundi avec sa femme, selon Jeffrey Miller.
Dans l'école amish, bâtie au milieu de champs et constituée d'une pièce unique, il avait d'abord trié les enfants, laissant partir les garçons et les adultes, et avait aligné et attaché onze fillettes le long du tableau noir.
"Sa femme et sa famille n'ont vu aucun signe qu'il préparait quelque chose comme cela. Il est désormais évident qu'il avait tout planifié", a indiqué le porte-parole de la police. Il avait prévu de tenir un siège à cette école et il avait assez d'équipements, de munitions et d'armes, pour y rester pendant un long moment.
Le porte-parole avait indiqué au préalable sur CNN que l'identification des fillettes blessées avait été compliquée par l'absence de photos et par le fait que les parents ne prenaient pas l'avion. Certaines familles ont été acheminées par véhicules dans des hôpitaux qui n'étaient pas les bons, a-t-il dit.
La communauté amish compte 50.000 membres en Pennsylvanie, qui vivent loin de toute modernité, se déplacent en calèches et n'ont ni téléphone, ni électricité. Pacifiques, les amish sont des descendants de chrétiens suisses-allemands.
Aux Etats-Unis, où trois attaques meurtrières se sont produites en moins d'une semaine dans des écoles du Wisconsin, du Colorado et maintenant en Pennsylvanie, le débat récurrent sur la possession des armes à feu est relancé.
Les journaux New York Times et Washington Post ont tous deux critiqué la liberté de port d'armes aux Etats-Unis.
"Certains font valoir que rien - et encore moins les lois qui contrôlent les armes - ne peut arrêter un forcené, mais cela ne signifie pas qu'il ne faut pas essayer". "Nous espérons que la catastrophe qui frappe la communauté amish de Nickel Mines réveillera la nation et l'amènera à faire quelque chose sur une folie qu'elle peut contrôler", a souligné le Washington Post.