BAGDAD (AFP) - Au moins 25 personnes ont été tuées dans des violences samedi en Irak, dont au moins 15 dans un attentat à Sadr City, à la veille d'une conférence à Bagdad qui doit permettre au gouvernement irakien de faire le point avec ses voisins sur la sécurité dans le pays.
Au moins 15 personnes ont été tuées et 45 blessées par l'explosion d'une voiture, dans un attentat suicide, à Sadr City, la banlieue chiite de Bagdad, selon des sources policières et médicales.
L'attentat s'est produit en fin d'après-midi près d'un marché de ce quartier, fief de la milice du jeune chef chiite radical Moqtada Sadr.
"Une voiture piégée a tenté de s'approcher du poste de garde de la station de police Nasser, dans Sadr City. La police a ouvert le feu et le kamikaze a pris une autre direction. Il s'est fait exploser devant des échoppes, et notamment un café", a indiqué à l'AFP une source au sein du ministère de l'intérieur.
Par ailleurs, au moins quatre personnes dont deux enfants ont été tuées et sept blessées dans l'explosion d'une bombe sur un marché central de Koufa, autre fief de Moqtada Sadr, au sud de Bagdad, selon des sources médicales.
Selon un témoin, "un homme qui portait un sac l'a placé près d'un marchand en lui disant qu'il allait revenir. Quelques minutes plus tard, le sac a explosé".
A Baaqouba, un bastion de l'insurrection sunnite, à une cinquantaine de km au nord-est de Bagdad, quatre personnes ont été tuées par des tireurs non identifiés, selon des sources des services de sécurité.
A Bagdad, deux frères ont été tués et quatre personnes blessées par un obus de mortier, dans le quartier de Al-Baladiyat (est), selon les forces irakiennes.
Ces violences interviennent alors que les militaires américains ont lancé une opération d'envergure dans la ville de Kirkouk, à 250 km au nord-est de Bagdad, pour en expulser des insurgés sunnites, selon le commandement américain.
Quelque 400 soldats américains et irakiens participent à l'opération et au moins 17 suspects ont été arrêtés dans la région de Kirkouk, dotée d'importantes ressources et installations pétrolières et où cohabitent difficilement sunnites, chiites, kurdes et turcomans.
Dans le même temps, le commandement américain a annoncé que pour la première fois un drone armé avait tué deux personnes suspectées de vouloir placer une bombe sur une route. Qualifiant l'opération de "vol historique", un communiqué militaire précise que la frappe du drone a eu lieu le 1er septembre dans la région de Ninive, au nord de Bagdad.
Enfin, un proche du chef radical chiite Moqtada Sadr a été abattu vendredi devant sa maison à Najaf par des inconnus, a annoncé la police de la ville sainte chiite située au sud de Bagdad. Mohamad al-Keraoui s'occupait des questions tribales dans l'organisation de Moqtada Sadr.
Sur le plan politique, le dernier groupe sunnite à boycotter le Parlement, le Front du dialogue national, a annoncé samedi qu'il mettait un terme à son mouvement.
Cette formation laïque, dirigée par Saleh al-Moutlak et qui compte 11 députés (sur 275), a expliqué que ses exigences avaient été prises en compte par le gouvernement.
Le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki doit faire le point dimanche à Bagdad avec des représentants des pays riverains et des membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU sur les progrès réalisés ces six derniers mois pour rendre l'Irak plus sûr, a indiqué un responsable irakien.
La première conférence de ce genre en mars avait appelé à mieux contrôler le flot d'armes et d'argent, à travers les frontières.
Cette seconde réunion survient alors que Londres a annoncé ce samedi qu'elle entamerait en octobre le retrait de 500 de ses 5.500 soldats encore présents en Irak.