Une trentaine de personnes ont été tuées dans le tsunami qui a frappé lundi l'ouest des îles Salomon, en Océanie, selon un nouveau bilan diffusé mercredi par la police.
"Le bilan des morts est pour l'instant d'environ trente personnes", a indiqué le préfet de police adjoint Peter Marshall.
Un précédent bilan faisait état de 24 morts.
Le survol de la région touchée ne laisse pas à penser que le nombre de morts devrait grimper de manière très significative, a-t-il prudemment ajouté.
Des "zones de destruction très évidentes" ont été observées mais "il n'y pas de preuve d'un grand nombre de morts comme (sur l'île thaïlandaise) de Phuket en 2004", le 26 décembre, lors d'un tsunami qui avait fait plus de 200.000 morts sur le littoral de l'océan Indien, a ajouté le responsable.
Il est cependant trop tôt pour pouvoir affirmer avec certitude que le nombre des décès ne sera pas révisé à la hausse, a-t-il averti.
Le préfet de police adjoint a indiqué qu'il vérifiait des informations selon lesquelles une douzaine de corps ont été aperçus flottant sur l'île de Simbo, une des régions les plus touchées.
Le tsunami a fait 5.400 sans-abri dans l'archipel, situé au nord-est 2.575 km de l'Australie. Des milliers de sinistrés restent dans les collines surplombant le littoral, craignant qu'un nouveau raz-de-marée soit déclenché par les nombreuses répliques qui continuent à se faire sentir.
Mercredi à 11H39 (00H39 GMT), une nouvelle secousse sous-marine de magnitude 6 est survenue à 139 km au nord-ouest de Gizo, capitale de la Province Occidentale, la plus touchée par le tsunami de lundi.
L'hypocentre du séisme de mercredi a été localisé à seulement dix km de profondeur.
Le porte-parole de la police des îles Salomon, Mick Spinks, a cependant indiqué que "pratiquement toutes les maisons (de 13 villages) ont été détruites" dans la région de Gizo, capitale de la Province Occidentale, située à 40 km de l'hypocentre du séisme sous-marin. Selon des témoins, la zone a été balayée par des vagues pouvant atteindre jusqu'à cinq mètres de hauteur.
Une vingtaine de milliers de personnes vivent à Gizo, destination touristique prisée pour ses plages paradisiaques et ses fonds sous-marins.
"Pratiquement tout le monde est encore dans les collines car il y a encore beaucoup de répliques", a indiqué Danny Kennedy, gérant d'un magasin de matériel de plongée et membre du gouvernement de la Province Occidentale.
Selon la Croix-Rouge des Salomon, deux milliers de personnes, soit 10% de la population de Gizo, sont sans-abri.
"La fourniture d'abris est un gros problème", a reconnu le président du Conseil national des catastrophes, Fred Fakari, ajoutant qu'un millier de tentes et 2.500 bouteilles d'eau étaient en route pour la région sinistrée.
Très peu d'aide avait atteint la zone mardi en fin d'après-midi, mis à part quelques médicaments déposés par un navire de la police. "Les quelques magasins qui ont pu ouvrir leurs portes commencent à manquer très sérieusement" de nourriture, a averti Danny Kennedy.
"On voit l'aide commencer à arriver mais le problème reste l'éloignement de la région sinistrée et les difficultés de l'atteindre", a expliqué Tim O'Connor, de l'organisation Caritas Australie qui participe aux opérations de secours.
La partie la plus en contrebas de Gizo est complètement détruite. La cathédrale catholique romaine s'est effondrée lors du séisme, selon des témoins.
La vague a poussé une voiture jusqu'au sommet d'une haie d'hibiscus. Des bidons de 200 litres de carburant ont échoué dans un marais situé à une quarantaine de mètres de la station service.