VALENCE (AFP) - Marie-Nadège Séry, la mère du petit Julien dont le corps a été retrouvé début mars dans le Rhône, a été entendue jeudi pendant plus de quatre heures par la juge d'instruction en charge du dossier, Sophie Muraciole.
"Mme Séry a été interrogée sur les conditions de vie, les relations au sein de la famille et les relations entre M. Zémia (son compagnon) et ses enfants, et notamment Julien, et sur le déroulement de la journée" durant laquelle le petit garçon de trois ans a disparu, a expliqué son avocat au sortir de l'audition.
Sur tous ces points, Mme Séry a confirmé ses dépositions antérieures, indiquant notamment qu'elle dormait entre 13H30 et 15H30 le 29 janvier, période supposée de la disparition de Julien.
Me Derbel a également indiqué que Mme Séry avait parlé dès le 30 janvier aux enquêteurs du coup de fil que son compagnon, qui s'était suicidé le lendemain, lui avait passé au cours de la nuit.
Mi-février, des relevés téléphoniques avaient permis d'établir que le beau-père de Julien s'était rendu à une vingtaine de kilomètres de l'agglomération de Valence, dans une zone marécageuse.
"Mme Séry, lorsqu'elle avait été entendue le 30 janvier, avait évoqué ce coup de fil, et lorsque M. Zémia était en garde à vue, aucune question sur ce coup de fil ne lui a été posée", a relevé l'avocat.
Plus généralement, l'avocat de Mme Séry a regretté le "statut bâtard" dans lequel se trouve sa cliente, mi-victime, mi-suspecte.
"L'enquête s'est un tout petit peu orientée vers la piste familiale. Maintenant que M. Zémia n'est plus là, la mère se retrouve un peu en première ligne. En même temps, la juge compatit à sa douleur, c'est une position contradictoire", a estimé l'avocat.
Mme Séry est pour le moment considérée comme partie civile dans le cadre de l'information judiciaire ouverte le 15 février par le procureur de la République de Valence, Jean-Pierre Nahon, pour "enlèvement et séquestration".
Les résultats des analyses complémentaires de l'autopsie du corps de Julien, retrouvé le 5 mars dans le Rhône, sont attendus en cours de semaine prochaine, a expliqué le procureur de la République de Valence, Jean-Pierre Nahon, qui a indiqué qu'il prendrait le cas échéant "un réquisitoire supplétif" pour réorienter l'information judiciaire.
"Il est prévisible que Mme Séry soit convoquée à une deuxième audition après ces résultats", a estimé Me Derbel.
M. Zémia s'est suicidé le 31 janvier après plus de 12 heures de garde à vue dans le cadre de la disparition de Julien, laissant une lettre dans laquelle il clamait son innocence.