La Chambre des représentants, à majorité démocrate, s'est exprimée vendredi contre le projet d'un envoi de renforts militaires américains en Irak, défendu par le président républicain George Bush.
La résolution adoptée par 246 voix contre 182 n'est toutefois pas contraignante pour Bush, qui compte envoyer 21.500 militaires en renfort en Irak pour contribuer aux efforts de stabilisation de ce pays, près de
quatre ans après le début de l'intervention militaire américaine.
Plus d'une dizaine d'élus républicains se sont joints aux démocrates pour faire passer cette résolution.
Les défenseurs de ce texte espèrent que, malgré son caractère non contraignant, sa portée symbolique amènera le président à revoir ses projets et à commencer le rapatriement des militaires américains déployés en Irak.
"L'adoption de cette législation va indiquer un changement de direction en Irak, qui mènera à la fin des combats et au retour de nos soldats", a commenté la présidente de la Chambre, la démocrate Nancy Pelosi.
Ce revers prévisible a été infligé à Bush après trois jours de débat et des centaines d'intervention à la tribune.
MAUVAISE POLITIQUE "L'escalade ne constitue pas seulement la mauvaise politique pour les Etats-Unis, elle constitue également la mauvaise politique pour l'Irak. Si l'Irak souhaite réussir à devenir un pays stable et prospère, il doit apprendre à assumer ses responsabilités", a prévenu Tom Lantos, l'un des trois auteurs de ce texte.
Si la Maison blanche paraissait résignée à ce vote, Bush s'apprête en revanche à en combattre toutes les éventuelles conséquences sur le financement de la guerre, seul levier d'action pour le Congrès.
Les dirigeants démocrates se sont engagés à ne pas réduire les fonds des forces américaines à l'étranger mais ils souhaitent attacher des conditions à ce financement, afin de contraindre Bush à renoncer à tout renforcement des effectifs.
La guerre en Irak a été perçue comme l'un des principaux facteurs de la défaite des républicains aux élections à mi-mandat de novembre 2006, qui ont permis aux démocrates de reprendre le contrôle des deux chambres du Congrès.
Cette analyse des résultats du scrutin a conduit les démocrates à accentuer leurs critiques à l'égard de la conduite de cette guerre par Bush, avant l'élection présidentielle de 2008.