Nouveau drame avec un chien: un garçonnet décède après avoir été mordu..
BOBIGNY (AFP) - Un petit garçon de 19 mois, mordu par un chien de race rottweiler à Bobigny mardi soir dans le hall d'un immeuble, est décédé mercredi matin de ses blessures.
Contrairement aux derniers drames ayant coûté la vie à deux enfants en août et septembre à Epernay (Marne) et Auteuil (Oise), cet accident ne s'est pas produit dans un cadre familial.
Un habitant de l'immeuble, âgé de 60 ans et désigné comme pouvant être le propriétaire ou le détenteur du chien, et son neveu, 42 ans, ont été placés en garde à vue dans la nuit dans les locaux de la Sûreté départementale à Bobigny. La police n'a pas précisé si ces deux personnes étaient auprès du chien lorsqu'il a attaqué l'enfant, prénommé Aaron.
Mardi, aux environs de 19H55, le chien s'est jeté sur le garçonnet alors que celui-ci attendait l'ascenseur aux côtés de sa mère et de sa tante dans l'entrée d'un immeuble de la cité de l'Etoile, selon une source judiciaire et la préfecture.
Transporté dans un état grave à l'hôpital Necker à Paris, il est décédé mercredi matin.
Selon les premiers éléments de l'enquête, "le chien a surgi dans le hall, a attrapé l'enfant au visage et l'a traîné sans lâcher prise", selon la source judiciaire.
Plusieurs personnes ont en vain tenter d'obliger le rottweiler à desserrer sa prise. Le chien a fini par lâcher de lui-même l'enfant, selon cette source.
Transporté à la SPA, l'animal de "race croisée rottweiller" (chien de 2e catégorie, chiens de garde ou de défense) devait être "rapidement" euthanasié, selon la préfecture.
Ce décès s'inscrit dans une longue série. Depuis 1989 en France, une trentaine de personnes a été tué par des chiens, la plupart étant des enfants ou des personnes âgées, souvent agressées dans un cadre familial.
Le 22 septembre, à Auteuil (Oise), une fillette de 10 ans a été tuée par deux dogues allemands appartenant à sa famille. Fin août, une fillette de 18 mois est morte à Epernay (Marne) après avoir été défigurée par le chien de la famille, un american staffordshire.
Lors d'un bilan arrêté au 10 octobre, le préfet de Seine-Saint-Denis avait constaté "une diminution du nombre d'agressions par chiens dangereux sur le département" avec 16 agressions recensées sur les 9 premiers mois de 2007, contre 28 en 2006.
Il expliquait cette amélioration par les contrôles renforcés sur les chiens dangereux prévus par la loi du 5 mars 2007 relative à la prévention de la délinquance.
Par ailleurs, le projet de loi renforçant les obligations des propriétaires de chiens dangereux et la répression en cas de morsure a été adopté en commission au Sénat, avec une série d'amendements visant à améliorer la prévention des accidents.
Le rapporteur Jean-Patrick Courtois (UMP) a souligné au cours d'une conférence de presse que le projet de loi tendait "pour l'essentiel à mieux contrôler les chiens +à risque+".
Sa principale disposition consiste à imposer aux détenteurs de tout chien "mordeur" une "évaluation comportementale de leur animal", toute morsure devant être déclarée en mairie, a-t-il rappelé.