Reuters - il y a 21 minutesMOSCOU (Reuters) - Cinq ressortissants étrangers ont été brièvement détenus samedi par la police russe après avoir tenté de participer à une réunion marquant le premier anniversaire de l'assassinat de la journaliste Anna Politkovskaïa.
Ce forum devait avoir lieu à Nijni-Novgorod, une ville située à 400 km à l'est de Moscou. Ses organisateurs ont annoncé qu'ils avaient dû l'annuler à la suite de la saisie par la police de leurs ordinateurs et du gel de leur compte bancaire.
Le Britannique Neil Hicks, directeur de l'organisation Human Rights First, a déclaré qu'il avait été interpellé et retenu pendant quatre heures par la police russe. Un Allemand et trois Espagnols ont subi le même sort. Les cinq ont été condamnés à une amende de 3.000 roubles (85 euros environ) pour infraction aux règles d'octroi de leur visa.
"Nous pensons qu'il s'agit d'une ingérence dans les activités des organisations de défense des droits de l'homme. C'est malheureux et cela démontre les problèmes très graves des droits de l'homme en Russie", a dit Hicks.
Anna Politkovskaïa a été abattue dans le hall de son immeuble le 7 octobre 2006.
Dans une lettre ouverte publiée samedi par le quotidien britannique The Times, des personnalités écrivent que la Russie doit traduire en justice les auteurs de l'assassinat.
"Nous appelons le gouvernement russe à traduire en justice, en pleine conformité avec les normes internationales, ceux qui ont tué Anna Politkovskaïa ainsi que ceux qui ont commandité ce meurtre", peut-on lire dans cette lettre.
"Nous appelons également les dirigeants mondiaux à prendre l'engagement de tout mettre en oeuvre afin de protéger les journalistes et les défenseurs des droits de l'homme qui travaillent en zone de guerre ou de conflit, et qui parlent au nom des victimes, comme le faisait Anna."
Parmi les signataires du texte, on compte l'archevêque anglican sud-africain et prix Nobel de la paix Desmond Tutu, Elena Bonner, veuve du dissident soviétique et prix Nobel Andreï Sakharov, l'ancien président tchèque Vaclav Havel, ainsi que Marina Litvinenko, dont le mari Alexandre est mort l'an dernier à Londres d'un empoisonnement au polonium-210.