11-Septembre: discrétion à New York, ben Laden fait l'éloge

NEW YORK (AFP) - Les commémorations des attentats du 11 septembre 2001 se sont tenues mardi avec plus de discrétion que les années précédentes aux Etats-Unis, nargués par Oussama ben Laden qui a fait l'éloge de l'un des 19 terroristes responsables de près de 3.000 morts.


Les cloches de New York ont sonné le glas à 08H46 (12H46 GMT) pour marquer l'heure où le premier avion, le vol 11 de la compagnie American Airlines, avait percuté la tour Nord du World Trade Center.

Le maire de New York Michael Bloomberg a ouvert la matinée du souvenir par une minute de silence, sous un ciel bas et une pluie fine, avant d'évoquer le 11 septembre 2001 comme "le jour qui a lacéré notre histoire et nos coeurs".

La cérémonie a duré un peu plus de trois heures et s'est tenue pour la première fois en dehors de "Ground Zero", le site où se dressaient les tours jumelles, dans le proche parc Zuccotti. Face au mécontentement des familles, le maire leur a permis de se rendre ensuite sur l'emplacement des tours pour y déposer des fleurs et se recueillir.

Le choix d'une nouvelle esplanade a été dicté par le lancement des travaux de reconstruction sur le site, où vont se dresser dans les prochaines années quatre gratte-ciel, un musée et un monument aux victimes.

Accompagnés par des musiciens, sauveteurs et parents de victimes ont lu à tour de rôle les noms des 2.749 personnes qui avaient trouvé la mort. Des portraits des disparus étaient brandis ça et là, et des dizaines de personnes avaient du mal à retenir leurs larmes.

Le prédécesseur de M. Bloomberg, le républicain Rudolph Giuliani, et la sénatrice démocrate de l'Etat de New York Hillary Clinton, étaient présents. M. Giuliani et Mme Clinton sont candidats à l'investiture de leur parti pour la présidentielle de 2008.

A Washington, le président George W. Bush a observé un moment de silence sur les pelouses de la Maison Blanche. Dans un communiqué, la présidence américaine a défendu sa "guerre" controversée contre le terrorisme et justifié l'engagement en Irak par les nécessités de ce combat.

Le secrétaire à la Défense Robert Gates a présidé pour sa part une cérémonie à la mémoire des 184 personnes tuées lorsque le vol 77 de la compagnie American Airlines s'était écrasé sur le Pentagone. "Les ennemis de l'Amérique - les ennemis de nos valeurs - ne connaîtront plus de répit, parce que nous les pourchasserons sans relâche et sans réserves", a-t-il dit.

L'éloge par le chef du réseau terroriste Al-Qaïda de l'un des 19 pirates de l'air qui avaient provoqué la tragédie qu'une majorité d'Américains adultes considèrent comme l'événement majeur de leur existence, apparaît particulièrement provoquant en cette journée anniversaire.

Oussama ben Laden salue dans une vidéo la mémoire de Walid al-Shehri, "un jeune homme qui s'est exposé aux dangers les plus extrêmes et qui était d'une qualité rare parmi les hommes: l'un des 19 héros", auteurs des attentats antiaméricains, selon le document signé As-Sahab, organe médiatique d'Al-Qaïda, et fourni par IntelCenter, un groupe américain d'observation des sites islamistes.

Le 11 septembre 2001, quatre avions détournés avaient fait 2.978 morts dont 2.749 à New York. Deux appareils avaient percuté le World Trade Center, un troisième s'était écrasé en Pennsylvanie après une lutte entre les passagers et les pirates de l'air, le quatrième avait été projeté sur le Pentagone.

Six ans après ces attaques, la police turque a désamorcé mardi en plein centre d'Ankara une bombe de forte puissance tandis qu'une base militaire américaine en Allemagne était mise en état d'alerte à la suite de menaces.

Dans un message à son homologue américain, le président français Nicolas Sarkozy a fait part du "soutien résolu de la France dans la lutte contre le fléau du terrorisme".