TOURS (AFP) - Plusieurs étudiants handicapés ont été privés de rentrée universitaire lundi sur le campus de Tours, en raison de l'absence d'auxiliaires de vie universitaire pour les aider, a-t-on appris auprès de l'association Handicap Conseil.
"Nous comptons douze étudiants pour trois auxiliaires universitaires. Depuis cet été, la loi sur les contrats de travail a changé et nous n'avons pas reçu les aides financières. Nous tournons avec les fonds de l'association", a expliqué à l'AFP Mireille Malot, présidente de Handicap Conseil, basé dans l'Indre-et-Loire, un département pilote dans l'intégration scolaire des handicapés.
Le rectorat a réagi lundi en assurant que "les dispositions adéquates pour assurer l'accueil et l'accompagement nécessaires de ces étudiants" seraient prises "au plus tard au début de la semaine prochaine".
L'auxiliaire de vie aide l'étudiant dans ses déplacements, ses prises de notes, 24 heures par semaine. Les étudiants handicapés, âgés de 19 à 30 ans, entrent en première, deuxième année et masters, de droit, lettres ou sciences.
"Jusqu'à présent, les auxiliaires étaient des étudiants. Mais désormais, avec la nouvelle loi, nous devons recruter des personnes au chômage depuis deux ans et âgées de plus de 50 ans", explique Mme Malot.
"Ce n'est pas le profil idéal. Nous n'avons trouvé personne. En modifiant la loi, l'Etat ne s'est pas rendu compte des conséquences", souligne la responsable, auteur d'un rapport sur l'intégration scolaire remis en 2001 à Jack Lang, alors ministre de l'Education nationale.
Baptiste, 23 ans, étudiant en bio-technologie et droit, a pu effectuer la rentrée en compagnie de sa mère. Mais huit de ses camarades sont restés chez eux. "On va se débrouiller au début avec la famille et les amis mais si nous ne trouvons pas d'auxiliaire, les cours s'arrêteront pour mon fils", avertit sa mère.
"C'est un problème national. On ne peut pas laisser ces jeunes qui font de gros efforts. Ils veulent travailler, être utiles, faire quelque chose de leur vie. Il faut créer de vrais emplois d'auxiliaires de vie universitaire et non plus des emplois précaires", conclut Mme Malot.