Suicide aux assises : le portique hors de cause
Crédit Photo : TF1/LCI
La cour d'assises de l'Aisne, à Laon
Selon le procureur de la République de Laon, l'arme aurait été introduite dans la salle d'audience "le mercredi matin", et non pas au moment du verdict.
"L'hypothèse est que l'arme était là depuis la veille, dans une serviette placée dans un rangement sous un pupitre", a expliqué le magistrat.
- le 14/06/2007 - 20h06
L'enquête sur le suicide par arme à feu d'un condamné en pleine audience de la cour d'assises de l'Aisne, dans la nuit de mercredi à jeudi, ne fait pas pour le moment apparaître de dysfonctionnement du portique de détection de métaux de la cour, a déclaré jeudi soir le procureur de la République de Laon. "On peut dire à ce stade des auditions que personne n'a évoqué un problème de fonctionnement du matériel. Personne n'a rejeté la faute sur le matériel", a déclaré le magistrat.
L'autre hypothèse "est la défaillance humaine", a-t-il déclaré. "Là, il faut prendre en compte que (le suicidé) était quelqu'un de déterminé à se donner la mort car il avait placé dans sa sacoche son testament", a-t-il ajouté. "L'autre élément est qu'il était un ancien steward, donc parfaitement habitué à ces appareils de détection, à en connaître les failles et à pouvoir en déjouer le fonctionnement. Il a pu avoir une attitude de ruse manifestement pas facile à déjouer", a-t-il poursuivi.
"Je vous montrerai que je ne suis pas un lâche"
Toujours selon le procureur, l'arme utilisée (un revolver Smith et Wesson chargé avec 6 cartouches), aurait été introduite dans la salle d'audience "le mercredi matin". L'accusé n'est pas rentré avec l'arme "au moment du verdict", a-t-il ajouté. "L'hypothèse est que l'arme était là depuis la veille, dans une serviette placée dans un rangement sous un pupitre", a expliqué le magistrat.
L'homme, qui s'est tiré une balle en plein coeur juste après l'énoncé du verdict de 12 ans de réclusion pour viols sur sa fille, est mort "assez rapidement". Une autopsie sera pratiquée vendredi. L'accusé avait déclaré, avant que la cour ne se retire pour délibérer : "je vous montrerai que je ne suis pas un lâche", selon le procureur.