Trois jeunes d'une vingtaine d'années ont été tués vendredi soir quand leur voiture a été percutée par un train régional à un passage à niveau sans barrière à Martigné-Ferchaud (Ille-et-Vilaine), un des treize passages de ce type de la ligne Rennes-Châteaubriand qui en compte quarante-sept.
Ce passage à niveau fait partie des 4.000 sur 19.000 en France ne disposant pas de barrière automatique.
La voiture, qui roulait sur une voie communale, s'est encastrée sous le train et a été traînée sur environ 200 m.
L'accident a nécessité des moyens lourds de désincarcération pour extraire les corps des trois passagers de la voiture: deux jeunes filles de 19 ans, originaires de la localité, et le conducteur, un jeune homme de 22 ans originaire de Brie (Ille-et-Vilaine).
Aucun des 24 passagers du train qui effectuait la liaison Rennes-Châteaubriant (Loire-Atlantique) n'a été blessé. Ils ont été vus par un médecin pour une prise en charge psychologique, avant d'être acheminés vers leur destination par un car affrété par la SNCF.
Le conducteur du train, dont le témoignage a été recueilli par les gendarmes, a indiqué qu'il roulait à environ 70 km/h.
Le passage à niveau sans barrière était protégé par un simple panneau stop.
Le directeur régional Bretagne-Pays-de-Loire de Réseau ferré de France (RFF), Serge Michel, s'est rendu samedi sur les lieux de l'accident "pour visualiser l'environnement et essayer de comprendre ce qui s'est passé".
Ce passage à niveau (PN), situé sur une longue ligne droite, fait partie des treize PN sans barrières de la ligne Rennes-Châteaubriant, qui en compte quarante-sept, a précisé le représentant de RFF, propriétaire et gestionnaire du réseau national.
"Ce passage à niveau n'a pas de caractéristiques particulières mais tout passage à niveau est dangereux", a-t-il souligné.
Bernard Monharoul, le premier adjoint de la commune de Martigné-Ferchaud, qui compte sept de ces treize passages non gardés, a indiqué que la municipalité avait réclamé à plusieurs reprises l'installation de barrières automatiques.
Le réseau français compte 4.000 passages à niveau sans barrières sur 19.000. Ce sont ceux qui sont traversés par moins de 100 voitures par jour. Au-delà, la pose de barrières est obligatoire, a encore expliqué M. Michel.
En outre, ce passage à niveau ne fait pas partie des 400 jugés les plus préoccupants par RFF (visibilité réduite, trafic important, accidents récents), qui font l'objet d'un programme de suppression, a ajouté Serge Michel.
Réseau ferré de France (RFF) supprime "entre quarante et soixante" passages à niveau par an sur ces 400 et ce pour "plusieurs dizaines de millions d'euros par an", a indiqué de son côté une porte-parole de RFF.
Dans le budget 2007 de RFF (1,18 md EUR), 100 millions sont consacrés à des programmes de mises aux normes, dont la suppression des passages à niveau.
Selon le premier adjoint de la commune, en septembre 1987 un tracteur avait été percuté par un train au même passage à niveau. Son conducteur avait été tué.