BELGRADE (AP) - Dans l'attente d'une décision du Conseil de sécurité des Nations unies sur l'avenir du Kosovo, Serbes et Kosovars albanophones ont marqué samedi d'une manière fort différente le huitième anniversaire des premiers bombardements de l'OTAN sur la province aujourd'hui sous administration de l'ONU.
A Belgrade, le Premier ministre Vojislav Kostunica et d'autres hauts responsables serbes ont assisté à un office religieux en l'église Saint-Marc à la mémoire des centaines de Serbes morts au cours des frappes aériennes de l'Alliance atlantique.
Au même moment, le président indépendantiste du Kosovo, Fatmir Sejdiu, estimait à Pristina que l'intervention de l'OTAN avait "annoncé l'aube de la liberté pour le peuple du Kosovo qui traversait l'une de ses pires tragédies".
"La plus grande alliance militaire au monde était confrontée au Mal de (Slobodan) Milosevic et de ses nombreux partisans en Serbie", a rappelé M. Sejdiu dans son allocution d'anniversaire, ajoutant qu'"après presque huit années de liberté, le Kosovo est près d'exaucer son voeu d'indépendance et de souveraineté."
En Serbie, le Parti radical serbe, formation ultranationaliste qui gouvernait avec Milosevic dans les années 90, a pour sa part observé dans un communiqué que l'OTAN et ses pays membres "poursuivent leur agression en tentant de retirer" le Kosovo à la Serbie. En hommage aux "milliers de victimes innocentes, la Serbie ne devra jamais oublier" "l'agression" du 24 mars 1999, a-t-il ajouté.
Ce jour-là, l'Alliance atlantique avait entamé une campagne de frappes aériennes sur des objectifs serbes pour faire cesser la répression militaire exercée par le régime de Belgrade contre les séparatistes albanophones du Kosovo. Après 78 jours de bombardements, Milosevic avait retiré ses troupes de la province et autorisé l'OTAN et une mission des Nations unies à en prendre le contrôle.
Au terme d'une médiation d'une année entre les deux communautés du Kosovo, l'émissaire spécial de l'ONU Martti Ahtisaari a récemment recommandé une indépendance sous supervision internationale pour la province à majorité albanophone.
Reste que les autorités serbes, appuyées par leur allié russe, s'opposent à ce plan onusien et préconisent une large autonomie pour la province, ce qui pourrait donner lieu à un bras de fer avec les autres membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU lorsque le rapport Ahtisaari y sera débattu. AP
tl/v
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