LONDRES (Reuters) - Deux cortèges emmenés par des dignitaires religieux et rassemblant 3.600 personnes environ ont convergé samedi sur le quartier londonien de Kennington Park, sur la rive sud de la Tamise, pour marquer le bicentenaire de l'abolition en Grande-Bretagne de l'esclavage.
"La chose la plus aisée au monde est de revenir 200 ans en arrière et de nous dire que nous n'aurions pas dû commettre ces fautes", a déclaré devant la foule l'archevêque de Cantorbery, le révérend Rowan Williams
"Notre tâche aujourd'hui consiste notamment à reconnaître que ceux qui ont participé à la traite négrière, qui ont maintenu un système inhumain, étaient des gens comme vous et moi", a expliqué le primat de l'Eglise anglicane. "Il s'agissait de personnes qui, à beaucoup d'égards, auraient pu être des gens respectables, responsables".
La Grande-Bretagne, la puissance européenne la plus impliquée dans le commerce triangulaire des esclaves, a officiellement interdit par un vote des Communes la traite négrière le 25 mars 1807.
Cette pratique a fait la fortune de l'industrie, de la flotte et des ports anglais à l'époque de l'Empire britannique.
Pour sa part, le Premier ministre britannique, Tony Blair, fera parvenir un message enregistré de repentance lors d'une cérémonie commémorative prévue dimanche au Ghana, dans l'ancienne "Côte d'Or" britannique, en Afrique de l'Ouest.