Le président colombien Alvaro
Uribe n'exclut pas qu'Ingrid Betancourt soit détenue par la
guérilla marxiste hors de la Colombie et demande à Paris de
l'aider à la localiser.
"Il est très important de savoir si Ingrid Betancourt se
trouve en Colombie ou si elle a été emmenée dans un pays
étranger. La France pourrait nous aider à vérifier si elle a été
conduite dans un autre pays", déclare-t-il dans un entretien
accordé à l'Express, au Figaro et à France 2 et diffusé
mercredi.
Prié de dire si des soldats français devraient participer
aux opérations militaires, aux côtés des militaires colombiens,
il répond: "Je n'en demande pas tant."
"Puisque la France dispose d'une technologie avancée dans le
domaine du renseignement, qu'elle nous aide à localiser
l'endroit où se trouvent les otages", ajoute Alvaro Uribe à la
veille du cinquième anniversaire de l'enlèvement de la
franco-colombienne.
Le président colombien n'a pas voulu préciser s'il pensait à
l'Equateur ou au Venezuela, soulignant qu'il ne disposait que de
"rumeurs" pour dire que l'ex-candidate à l'élection
présidentielle (Verts) en Colombie est vivante.
"Ces dernières semaines, nous avons reçu des informations
selon lesquelles elle se trouverait à l'étranger. Il est
possible que les Farc l'aient exfiltrée et qu'elle se trouve
maintenant hors de la Colombie", précise-t-il.
Ingrid Betancourt a été enlevée le 23 février 2002 par les
Forces armées révolutionnaires de Colombie.
Sa fille, Mélanie Delloye, a estimé que les autorités
françaises avaient fait "bien trop peu" en faveur de "la plus
ancienne otage française retenue à l'étranger."
Mais le Quai d'Orsay s'est défendu de toute inertie. Le
ministre des Affaires étrangères, Philippe Douste-Blazy, doit
recevoir jeudi la famille d'Ingrid Betancourt.
Le comité de soutien de Paris de l'otage a annoncé dans la
soirée qu'il ne se rendrait pas à cette rencontre au ministère
des Affaires étrangères pour ne pas apporter "de caution
médiatique à une opération purement communicationnelle."
"Nous préférons nous tourner vers l'avenir et travailler
avec les candidats à la présidentielle française afin de partir
sur de meilleurs bases", écrit-il.