La politique étrangère de son
gouvernement de centre gauche ayant été désavouée dans
l'après-midi au Sénat, le président du Conseil italien Romano
Prodi a présenté mercredi soir sa démission au chef de l'Etat,
qui l'a acceptée.
Ce type de crise a un air de déjà vu pour Prodi, qui,
lorsqu'il avait été président du Conseil voici près de dix ans,
avait vu son mandat écourté par la rébellion d'une partie de ses
alliés de la coalition de gauche d'alors.
Prodi, au pouvoir depuis neuf mois, s'est rendu au Quirinal,
le siège de la présidence, à l'issue d'une réunion de crise de
son cabinet, et le président Giorgio Napolitano, arbitre suprême
du jeu politique italien, a annoncé qu'il entamerait dès jeudi
des consultations avec les partis politiques de la Péninsule sur
l'avenir politique du pays.
Les principaux partis de la coalition de centre gauche
souhaitent toutefois que Prodi soit de nouveau confirmé comme
chef de gouvernement, a déclaré dans la soirée Dario
Franceschini, dirigeant de la coalitin de l'Olivier.
"Nous sommes prêts à renouveler notre entière confiance à
Prodi", a dit Franceschini à la presse après l'annonce de sa
démission.
Prodi a déclaré un peu plus tard qu'il était effectivement
prêt à continuer à diriger un gouvernement, mais à la condition
expresse que la majorité de centre gauche l'assure de son
soutien, a indiqué son porte-parole.
"Prodi a reconnu qu'il s'agissait d'une crise grave, et
qu'il n'avait pas la majorité au Sénat. Il est prêt à continuer
comme président du Conseil si, et seulement si, on lui garantit
l'entier soutien de tous les partis de la majorité, dès
maintenant", a déclaré à Reuters le porte-parole de Prodi,
Silvio Sircana.
Le gouvernement de centre gauche, en fonctions depuis le
printemps dernier, a subi dans la journée un grave revers au
Sénat, où il a été mis en minorité. Cent cinquante-huit
sénateurs seulement ont soutenu la politique étrangère du
gouvernement, en dessous des 160 voix requises pour obtenir la
majorité. Les sénateurs de l'opposition ont alors aussitôt
réclamé la démission du cabinet Prodi.