La sécurité dans les aéroports parisiens mise en cause dans un reportage
Un reportage intitulé "Terrorisme : les avions pris pour cible" et diffusé, vendredi 22 décembre à 23 h 25 sur France 3, dans le cadre de l'émission "Pièces à conviction", met à mal les systèmes de sécurité des aéroports parisiens d'Orly et de Roissy. Accompagné d'un expert de ce type de "testing" Christophe Naudin, le journaliste de l'émission, Laurent Richard, est monté à bord d'un vol Air France avec un système d'explosifs en bagage à main. Les images du reportage montrent que les agents de sécurité de l'aéroport parisien d'Orly laissent passer sous le portique de détection le bagage à main avec l'explosif placé dans une trousse de toilette, sans y prêter attention sur leur écran de contrôle, pourtant prévu techniquement pour le signaler.
On voit ensuite le duo dans l'avion simuler l'assemblage des éléments de l'engin explosif. Le bloc est dépourvu de la substance permettant sa mise à feu, mais présente exactement les mêmes caractéristiques techniques que l'explosif complet, ont expliqué les journalistes de France 3. Au retour Nice-Paris, l'explosif placé en soute, n'a pas été davantage détecté, bien que tous les bagages soient passés aux rayons X, comme le montrent les images.
CUTTERS DANS UN BAGAGE À MAIN
Le 4 décembre à Roissy, le même duo est monté à bord d'un vol de la compagnie Delta Airlines, à destination de New York, avec deux cutters dans les bagages à main. Les images tournées au niveau du portique de sécurité montrent que l'agent ne regarde pas son écran de contrôle au moment où les armes y apparaissent.
Air France et la direction générale de l'aviation civile n'ont pas souhaité réagir dans l'immédiat à un reportage qu'ils n'ont pas pu visionner. Dans le film, le député UDF Charles-Amédée de Courson, destinataire d'un rapport établi en 2003 qui arrivait aux mêmes conclusions mais qui n'a pas été publié, estime que les bases des systèmes de sécurité doivent être revues. Selon lui, il est vain de vouloir contrôler un par un les dizaines de millions de passagers qui passent chaque année dans chacun des aéroports parisiens. Christophe Naudin propose lui de contrôler les passagers selon certains critères : ceux ayant pris un aller simple, ayant payé en liquide ou étant détenteurs de passeports neufs.