Principaux extraits des interviews de Natascha Kampusch
[ mercredi 06 septembre 2006, 23h16 - AFP ]
Voici les principaux extraits des interviews accordées par la jeune Autrichienne Natascha Kampusch à l'hebdomadaire autrichien News et à la télévision publique autrichienne ORF mercredi soir:
NEWS
TITRE: "J'étais obsédée par la fuite"
(Q. Comment vous sentez vous?) "En dehors du fait que je suis enrhumée, je vis maintenant assez normalement. Je me suis très vite retrouvée une vie sociale. C'est étonnant comme c'est allé vite. Je vis maintenant avec d'autres gens, sans difficultés".
(Profession future?): "Je suis encore ouverte à tout. De la psychologie, au journalisme, en passant par le droit je pourrais tout imaginer. Je voulais toujours devenir actrice, je me suis toujours intéressée aux arts"
"Je pensais toujours: je ne suis pas venue au monde pour me laisser enfermer et ruiner ma vie complètement. Cette injustice me désespère. Je me suis toujours sentie comme une poule en batterie".
"Tous les jours, j'étais en haut (de la maison) et j'ai pu faire des choses avec lui. De petites choses de la vie quotidienne. Mais tout de suite après j'étais renvoyée en bas".
"On s'habitue. Entre-temps je suis assez volontiers seule. J'avais le choix entre être seule ou être en sa compagnie. Une alternative peu enthousiasmante. Mais (...) vous ne devez pas me faire beaucoup parler de M. Priklopil parce qu'il n'est pas ici pour se défendre.... Ce n'est très pas beau de dire du mal d'un mort, surtout à cause de sa mère".
"Dès l'âge de douze ans environ, j'ai rêvé (de fuir), de m'évader de ma prison vers quinze ans, quand je serais assez forte. J'ai toujours songé au moment opportun. Je ne pouvais pourtant rien risquer (...) Il souffrait d'une forte paranoïa, de méfiance chronique. Un échec aurait entraîné le risque de ne plus jamais sortir de mon cachot. Il me fallait gagner progressivement sa confiance".
"J'étais toujours persuadée qu'on ne me retrouverait plus jamais"
"On ne sait pas encore bien mais je crois qu'il n'avait pas" (de complice).
"On reproche (à ma mère) qu'elle ne soit pas avec moi, que je ne sois pas avec elle. Ca n'a rien à voir avec la dureté de coeur. J'ai toujours pensé à ma famille. Pour elle la situation était pire, parce qu'elle me croyait morte".
"J'ai eu aussi de mauvaises pensées: parfois j'ai rêvé de le décapiter si j'avais eu une hache. Mais j'ai vite rejeté cette idée, parce que je ne peux pas voir de sang, et en fait je n'aimerais tuer personne".
(Ma fuite) a été "tout à fait spontanée. J'ai couru par la porte du garage à en avoir la tête qui tourne".
(Menaces ?) "Oui, mais je n'avais pas peur. J'aime la liberté. Pour moi, la mort signifie la liberté définitive. J'étais sauvée de cet homme. il m'avait toujours dit qu'il tuerait d'abord les voisins, si je demandais de l'aide, puis moi, puis se suiciderait",
(Regrets pour son suicide?) "Bien sûr. Je l'ai préparé à ma fuite pendant des mois. Je lui ai promis qu'il pourrait vivre en prison, parce que ce n'est pas si terrible"... (Son suicide) "était un gâchis".
"J'étais triste (...) mais n'avais pas de sentiment de solitude, parce que j'avais plus de temps pour moi même (...) pour lire et travailler. Je l'ai aidé à bâtir sa maison".
"Mes chats m'ont énormément manqué, ainsi que mes grands-parents (...) j'aime mes parents"
"J'ai deux projets: l'un pour des femmes au Mexique, enlevées, torturées et violées (...) Et (l'autre) j'aimerais aider les gens qui ont faim en Afrique, parce que je sais d'expérience ce que c'est que la faim".
= ORF:
"Je me suis sentie plus forte" (que Priklopil) "il avait une personnalité instable. J'ai eu avant une famille aimante" jusqu'à l'enlèvement à l'âge de dix ans (...) ça lui a manqué".
"Il avait une mauvaise conscience qu'il tentait de réprimer".
"Je l'ai forcé à m'acheter des cadeaux d'anniversaire, pour Noël, Pâques".
"J'avais un sentiment de manque (...) j'ai toujours tenté d'apprendre, de m'approprier du savoir".
(Jour de l'enlèvement): "D'emblée, je n'ai pas eu peur. Au contraire, j'ai pensé: "il va te tuer", alors autant utiliser les dernières minutes ou heures pour faire quelque chose, ou tenter de le persuader".
"Je savais quand j'ai fui que je le condamnais à mort car il m'avait souvent parlé de suicide".
"J'avais beaucoup de désirs. Mon voeu principal s'est comblé, la liberté (...) Je suis allée incognito manger des glaces" (rire)
© 2006 AFP
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